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par Selma Rogalska

Directrice technique pour l'agriculture de spécialités et la forêt.



co-auteur
Caroline de Rauglaudre

De très nombreuses cultures sont concernées par la pourriture grise causée par le champignon pathogène Botrytis cinerea.

Bien qu’il existe aujourd’hui une large littérature sur le sujet, il est encore difficile de gérer facilement ce champignon. Cela s’explique notamment par une grande diversité d’hôtes parasités, des modes d’action variés et une grande capacité d’adaptation. En effet, on a constaté que ce pathogène est capable de survivre sous de multiples et différentes formes.

La solution à ce problème ? Bien comprendre le cycle de vie du B. cinerea de chaque culture touchée.

Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur cette maladie et les meilleures pratiques pour protéger vos cultures.

1 - La maladie et ses sources d'inoculum

La pourriture grise causée par le Botrytis cinerea touche plus de 1000 espèces végétales. Le champignon peut infecter la plupart des parties végétales : feuilles, fleurs, tiges, pétioles et fruits (Fig.1).

La gestion de cette maladie est un véritable défi en raison de la diversité des hôtes qu’elle attaque, de sa large palette de modes d’action mais également de sa capacité à survivre sous de nombreuses formes d’inoculums tels que le mycélium, les conidies ou les sclérotes dans le sol et dans les résidus de culture (Aleid J.D. & Wubben J.P., 2007).

Bien comprendre le cycle du Botrytis sur chaque culture,
est la clé du succès de sa gestion

Dans les cultures de plein champ comme les fraises, les framboises, les myrtilles, les oignons, la laitue et le raisin, la maladie peut réduire considérablement le rendement et la qualité post-récolte.

Les sclérotes peuvent germer et produire des spores, qui peuvent être projetées sur les cultures par la pluie ou l’irrigation par aspersion. Les spores sont par ailleurs déplacées par les mouvements d’air et atteignent d’autres cultures cibles.

Les espèces adventices que l’on trouve dans les vergers sont de potentielles sources d’inoculant, comme ici l’Oxalis des Bermudes (Oxalis pes-capraes)

D’autres sources d’inoculum proviennent d’espèces adventices courantes dans les vergers de poiriers, comme l’ Oxalis pied-de-chêvre (Oxalis pes-caprae) ainsi que d’autres espèces d’Oxalis, le mélilot blanc (Melilotus alba Medicus.), le mouron blanc (Stellaria media (L.) Vill.) ou encore le pissenlit (Taraxacum officinale G. H. Weber ex Wiggers), (Spotts R.A. & Serdani, M., 2006).

Après une pluie ou une irrigation, les pollens provenant de plantes adventices répandues dans les vergers et les vignobles peuvent stimuler la prolifération fongique et augmenter la virulence de l’agent pathogène (Fourie J.F., & Holz G. 1998).

2 - Le Botrytis sur fraises de plein champ

 

Attention à une humidité prolongée

De nombreuses variétés de fraises cultivées dans des climats tempérés sont sensibles aux infections par B. cinerea en cas de périodes prolongées d’humidité des feuilles.

Des conditions d’humidité élevées peuvent naturellement être causées par des précipitations mais également

par une forte variation entre températures diurnes et nocturnes, notamment lorsqu’un plan d’eau tel que l’océan, un barrage, une rivière ou un lac se trouve à proximité.
Les conidies de B. cinerea peuvent infecter les fleurs ouvertes des fraisiers (infections primaires), tandis que les conidies provenant des fleurs infectées par B. cinerea constituent une source majeure d’inoculum secondaire pour les tissus du fruit (Bristow P. R. et al., 1986).

La germination des conidies de B. cinerea peut prendre au moins 8 heures en présence d’une pellicule d’eau à la surface de la plante (Jarvis W.R., 1962)

Fig 1. Cycle du Botrytis cinerea sur fraisier. Les sources de contaminants sont les feuilles infectées et les sclérotes. Sur le schéma, vous pouvez voir les infections primaires des fleurs et les infections secondaires des fruits.

 

La mise en place de bonnes pratiques culturales dans les parcelles permet de réduire considérablement le recours aux fongicides.

 

Bonnes pratiques pour réduire les niveaux de pression du B. cinerea sur fraise

 

hand removing mummified strawberry fruit, sources of inoculum
Éliminez les sources de contamination (tissus végétaux infectés ou fruits momifiés)

Pratiques agricoles

Éliminez toute source d’inoculum (tissus végétaux infectés ou fruits momifiés) pendant et après la saison des fraises.

Utilisez un paillage végétal ou à base de film polyéthylène. © Dorina Cetenici © Dorina Cetenici

Couverts végétaux

Évitez tout contact direct entre les fraises et le sol grâce à un paillage au sol ou en couvrant vos lits de plantation d’un film de paillage type polyéthylène.

La majorité de l’inoculum se trouve sur le sol et dans les résidus de cultures. L’humidité du sol favorise la germination des conidies (Daugaard H., 1999).

 

Évitez les feuillages denses. © Lechu6

 

Conduite de la culture

Évitez les feuillages denses, ces derniers peuvent créer un microclimat favorable aux infections par B. cinerea.

Trop d’engrais azoté peut favoriser ce phénomène.

 

Préférez une irrigation au goutte à goutte

 

Irrigation

Évitez les systèmes d’irrigation par aspersion, car ils peuvent répandre les conidies de B. cinerea sur les fleurs et les fruits.

Les systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte sont préférables.

 

Privilégiez la Lutte Biologique Intégrée pour protéger vos fraises.

 

Protection des cultures

La mise en place d’un programme de Lutte Biologique Intégrée dès le stade 61 BBCH (début floraison – environ 10% des fleurs ouvertes) et qui alterne tous les 7 jours fongicides de synthèse et biologiques est à ce jour la méthode la plus efficace pour lutter contre le Botrytis.

À noter également que les biofongicides présentent un intérêt supplémentaire avec un délai avant récolte généralement de zéro jour, ils peuvent être appliqués pendant toute la durée de développement des fruits.

 

 

3 - Le Botrytis en vigne

Bien que les spores de B. cinerea soient transportées par l’air et puissent donc provenir de cultures voisines, la plupart de l’inoculum conduisant à l’apparition de Botrytis dans un vignoble provient de ce même vignoble.

Pour que la pourriture grise se développe, il existe deux voies d’infection.

💥 La première est une infection latente qui commence début floraison et contamine les baies tôt dans la saison (Fig.2) (Beresford R.M. & Hill G.N. 2008). Un des foyers d’infection les plus courants se trouve là où le capuchon floral s’est détaché, laissant une blessure. Par la suite, les jeunes baies en se développant produisent des composés antifongiques naturels, limitant ainsi la propagation de B. cinerea. Ces substances antifongiques disparaissent cependant à mesure que les baies mûrissent, et la maladie latente peut se développer et faire pourrir les grappes en se propageant de baie en baie (Beresford R.M. & Hill G.N. 2008).

💥 Dès que capuchons floraux, baies avortées et autres débris sont colonisés par B. cinerea au début de la saison, ils fournissent la deuxième voie d’infection, lorsqu’ils sont pris au milieu des grappes. Ils deviennent alors la source principale de contamination des baies (Fig. 2) dès que les composés antifongiques naturels disparaissent à mesure que la maturité avance

 

Fig. 2: Cycle de vie du Botrytis cinerea sur vigne.

 

Facteurs favorisant la sensibilité de la vigne au Botrytis

 

Les conditions climatiques

Botrytis cinerea est une maladie de climats frais et humides. © Yulia Mazurkevych.

Botrytis cinerea est une maladie de climat frais. Les températures comprises entre 15°C et 23°C sont idéales pour son développement. Les températures supérieures à 23 °C, lui sont moins favorables.

Les précipitations du début de printemps, juste avant et après le débourrement, sont typiquement un élément déclencheur la germination des sclérotes de Botrytis qui ont hiverné sur les tiges de vigne.

Cela suffit à produire de l’inoculant pour les deux voies d’infection, la première et la seconde.

Mais les précipitations à elles seules ne suffisent toutefois pas à déterminer le risque de Botrytis plus tard dans la saison. L’humidité des feuilles, due à la condensation pendant la nuit, doit clairement aussi être prise en compte pour déterminer le risque d’une infection par ce champignon.

Lorsqu’un vignoble est situé à proximité d’un point d’eau (rivière, barrage, lac), des températures diurnes chaudes associées à un refroidissement la nuit provoqueront une condensation suffisante pour favoriser l’infection par Botrytis.

Plus les conditions humides persistent, plus la probabilité d’infection est élevée.

 

Structure de la canopée

Evitez les feuillages denses. © Lawmoment

Une canopée dense peut créer dans la vigne, un microclimat très favorable à une infection de Botrytis en favorisant la rétention d’humidité pendant de plus longues périodes.

Cette canopée limitera également la pénétration des pulvérisations de fongicides.

 

Périodes de sensibilité

Début floraison et véraison sont les deux stades sensibles à surveiller.

Au cours de la floraison, plus précisément juste après la chute des capuchons floraux, une blessure se crée là où le capuchon s’est détaché, créant un point d’entrée pour la maladie. C’est la première période de vulnérabilité de la vigne.

La deuxième période la plus sensible se situe pendant et après la véraison. Les baies ramollissent et les taux de sucre augmentent, ce qui favorise l’infection.

 

Lésions des tissus

Tout tissu vert blessé est vulnérable au Botrytis.

Tout tissu vert blessé est une porte d’entrée potentielle pour le Botrytis.

Les blessures sont généralement causées par :

  • les pratiques viticoles telles que l’utilisation de machines
  • l’éclatement des baies après la pluie
  • Les oiseaux ou les insectes venant se nourrir, la grêle ou le gel

Les tissus blessés sont plus vulnérables par temps humide, lorsque les spores qui s’y déposent se trouvent dans les conditions idéales pour germer et se propager.

Bonnes pratiques à mettre en œuvre pour gérer la pression de la maladie dans la vigne

 

Évitez les canopées denses. © Lawmoment

 

Conduite de la culture

Évitez de laisser un feuillage dense se développer (généralement dû à un gros apport d’engrais azoté).
Une canopée moins compacte favorisera une bonne circulation de l’air et ainsi qu’une meilleure pénétration de la lumière. Cela permettra également aux différentes parties de la plante de sécher plus rapidement, réduisant ainsi le risque de maladie.

Éclaircissez le feuillage avant la fermeture des grappes.

 

Pratiques culturales

Enlevez les feuilles autour des grappes avant leur fermeture pour améliorer la circulation de l’air et éviter la rétention d’humidité.
Cela améliore également la pénétration des produits pulvérisés.

Contrôlez régulièrement tous les dommages causes par les insectes, les oiseaux ou les maladies. © Goodluz

 

Prévention

Protégez autant que possible la vigne contre les insectes, les oiseaux et autres sources de blessures.

Protégez les blessures avec des biofongicides microbiens.

 

Protégez les blessures

Protégez les blessures en appliquant immédiatement des biofongicides microbiens sur la lésion. Ces champignons bénéfiques ennemis naturels du Botrytis vont coloniser la blessure et protéger les zones sensibles.

Suivez la météo.

 

Surveillez

Suivez attentivement les conditions climatiques : précipitations et périodes d’humidité des feuilles.

Surveillez également les dommages sur les tissus afin de pouvoir protéger les baies.

Utilisez des fongicides efficaces dans un programme de LBI. © Zoransimin

Protection des cultures

Utilisez des fongicides efficaces dans le cadre d’un programme de Lutte Biologique Intégrée.

Alternez les fongicides de synthèse et biologiques afin de limiter les résidus chimiques sur le fruit.

Organisez vos programme de LBI en fonction des précipitations, de l’humidité foliaire, des températures et des phases pendant lesquelles la culture est la plus vulnérable.

4 - Le Botrytis dans les cultures sous serre

La pourriture grise causée par le botrytis peut causer d’importants dommages sur les cultures de serre comme les légumes fruits (tomates ou concombres), les baies (fraises ou les myrtilles) et enfin les fleurs ornementales (cyclamens, roses, chrysanthèmes et œillets).

Le symptôme le plus visible est une moisissure grise à longs poils qui forme comme une fourrure recouvrant la zone infectée.

Sur légumes de serre, l’infection de la tige est à prendre très au sérieux car elle peut provoquer le flétrissement de la plante autour de la zone infectée (Fig. 3). L’infection de la tige est ce qui cause le plus de dommages et de pertes en culture sous serre puisqu’elle conduit souvent à la mort de la plante.

 

Fig 3: A = infection d’une tige sur un plant de tomate ; B = Plan de tomate sévèrement touché par le Botrytis.

 

Les spores de Botrytis peuvent pénétrer dans la serre par les ouvertures. Mais il est également possible que les boutures et les semis arrivent déjà contaminés par l’agent pathogène (Elad, Y. & Yunis, H. 1993). À l’intérieur de la serre, B. cinerea survit sur les surfaces de plantes coupées, le matériel végétal mort, encore attaché à la plante, les débris végétaux et dans le sol/milieu de culture.

Sur les tomates, fleurs, fruits, feuilles ou tiges peuvent être affectés par le champignon (Aleid J. & Wubben Jos. P. 2007).

✅ Dans les serres froides/non chauffées comme les tunnels, les périodes d’infection coïncident avec des conditions climatiques favorables telles que des températures fraîches (10 – 23°C) et des précipitations suivies de périodes de forte humidité. Il est donc relativement facile de prévoir les périodes à risque. Les pratiques culturales, telles qu’une forte densité de feuillage, peuvent encore augmenter le risque d’infection, en raison d’un microclimat dans lequel le flux d’air est limité et l’eau est piégée.

✅ Dans les serres chaudes/chauffées, l’infection par B. cinerea peut être relativement bien gérée en maintenant des conditions d’humidité faibles. Cependant, d’autres conditions environnementales jouent également un rôle dans le risque de maladie. Un microfilm d’eau invisible sur les surfaces des plantes, pendant 6 à 8 jours, est la seule condition nécessaire à la germination des spores. Il est important de savoir que le dépôt d’eau se produit lorsque la plante est plus froide que l’air ambiant (Oke, T.R. 1978). Cela signifie que même dans les serres chauffées, il y a toujours un risque d’infection par B. cinerea et que des mesures préventives sont nécessaires.

 

Bonnes pratiques pour gérer la pression de la maladie dans les cultures sous serres

 

 

Vérifiez votre matériel.

 

Vérification minutieuse du matériel

Vérifiez que le matériel de plantation ne soit pas infecté et jetez tout semis infecté avant d’entrer dans la serre.

Botrytis cinerea sur tomate. ©Metin Gülesci

 

Retirez les tiges infectées

Coupez la tige avant que la plante ne soit entièrement touchée afin de la sauver.

Traitez les blessures localement.

 

Traitez les blessures localement

Traitez les blessures infligées par l’effeuillage de la partie basse de la plante à l’aide d’un biofongicide efficace, pour coloniser l’endroit ayant subi la lésion.

Faites la chasse aux débris organiques.  © Eduard Goricev

 

Faites la chasse aux matières organiques

Évitez toute matière organique comme les résidus de cultures dans la serre. Ces derniers peuvent être une source de contaminant pour la culture à venir.

Débarrassez vous des résidus de culture.

 

Débarrassez vous des résidus de cultures

Éliminez les résidus de plantes en les brûlant ou en les enterrant loin de la serre.

Aérez.

 

Aérez

Favoriser la circulation d’air et mettre en place une bonne ventilation réduira les risques de condensation. Ventiler permet également de maintenir une température constante pour la plante et son environnement.

 

Limitez l’usage des engrais azotés.

 

Conduite de la culture

Évitez l’utilisation excessive d’engrais azotés, afin d’empêcher la croissance d’un feuillage trop dense qui créerait un microclimat favorable à l’infection. Cela réduira la vulnérabilité de la culture quant à l’infection par Botrytis (Elad, Y. & Yunis, H. 1993).

 

 

Utilisez un fongicide dès l’apparition des premiers signes d’infection.

Protection des cultures

Démarrez les traitements à base de fongicides dès les premiers signes de la maladie.

Dans les serres où les conditions climatiques sont contrôlées, les biofongicides sont souvent la voie privilégiée car les niveaux d’inoculants sont plus faibles.

Utilisez des fongicides dès le début des périodes les plus sensibles et continuez jusqu’à la fin de la période de risque.

5 - References

1] Aleid J.D. & Wubben J.P (2007): EPIDEMIOLOGY OF BOTRYTIS CINEREA DISEASES IN GREENHOUSES. Elad Y et al (eds.) Botrytis: Biology, Pathology and Control, 319-333.

2] Beresford, R.M. & Hill, G.N. (2008): Botrytis control without fungicide residues – is it just a load of rot? New Zealand Winegrower 12 (2): 104-106.

3] Bristow, P.R., McNicol, R.J. & Williamson, B. (1986): Infection of strawberry flowers by Botrytis cinerea and its relevance to grey mold development. Ann. Appl. Biol. 109(3), 545–554.

4] Daugaard, H. (1999): Cultural methods for controlling Botrytis cinerea pers. in strawberry. Biol. Agric. Hortic. 16(4), 351–361.

5] Elad, Y. & Yunis, H. (1993): Effect of Microclimate and Nutrients on Development of Cucumber Gray Mold (Botrytis cinerea). Phytoparasitica 21(3), 257-268.

6] Elad, Y., Pertot, I., Cotes Prado, A.M. & Stewart, A. (2016): Plant Hosts of Botrytis spp. In: Botrytis – The Fungus, the Pathogen and Its Management in Agricultural Systems, (Fillinger, S. and Elad, Y., eds), 413–486.

7] Fourie, J.F. & Holz, G. (1998): Effects of Fruit and Pollen Exudates on Growth of Botrytis cinerea and Infection of Plum and Nectarine Fruit. Plant Disease 82(2) 165-170.

8] Jarvis, W.R. (1962): The infection of strawberry and raspberry fruits by Botrytis cinerea Fr. Ann. Appl. Biol. 50(3), 569–575.

9] Oke, T.R. (1978): Boundary Layer Climates. Methuen and Co. Ltd. London

10] Spotts, R. A., & Serdani, M. (2006): Inoculum sources of Botrytis cinerea important to pear orchards in Oregon. Plant Dis. 90, 750-754.

11] Williamson, B., Tudzynski, B., Tudzynski P. & van Kan J. A. L. (2007): Molecular Plant Pathology 8 (5), 561 – 580.


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